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Tour de pâture : une situation globalement satisfaisante

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Notre conseiller élevage Florian Boyer s'est rendu dans les pâtures des fermes du réseau d'élevage "viande" en Meurthe-et-Moselle. Découvrez le résultat de ses observations.

Des résultats très médiocres pour la campagne fourragère 2020 et donc peu de stocks résiduels à l'heure de la mise à l'herbe 

Alors qu’en moyenne sur les 10 précédentes années, le rendement en foin était de 3.9tMS/ha, il n’a été que de 3.1 tMS/ha en 2020 (soit une baisse de rendement de 21%). A cela s’est ajouté l’absence de regain et l’obligation d’aller nourrir au parc durant l’été 2020. Le début d’hiver a préoccupé les éleveurs du réseau viande et il a fallu s’adapter au niveau des rations et des fourrages à mettre à disposition des animaux. 

Au final, à l’heure de la mise à l’herbe des vaches cette année, il n’y avait jamais eu aussi peu de stocks résiduels parmi les fermes suivies (il ne restait par exemple que 6 bottes de foin pour une exploitation qui compte 120 vaches allaitantes). Mais, en moyenne, les exploitations du réseau ont attendu la période du 15 au 18 avril pour lâcher les vaches. Cette date de mise à l’herbe un peu plus tardive que les deux années précédentes est finalement une date « normale » par rapport aux habitudes. 

Une situation correcte malgré une croissance de l'herbe retardée par des températures fraîches et des gelées matinales

Les températures étaient froides, avec des gelées matinales et la question de la croissance de l’herbe était fréquente. Elle a été retardée par rapport aux dernières années (voir les données diffusées dans le Brin d’herbe) ce qui pénalise les éleveurs qui ont mis à l’herbe au mois de mars. Dans les  élevages du réseau viande 54, les mises à l’herbe ayant été « habituelles » en ayant respecté les références de niveau de chargement en pâture (30 à 45 ares/UGB en fonction de la fertilisation) la situation est globalement satisfaisante. Après un passage chez plusieurs éleveurs au cours de la semaine du 9 au 14 mai, le niveau du « nombre de jours d’avance » (qui permet de vérifier son risque de manquer d’herbe ou au contraire d’en gaspiller) est correct : les éleveurs rencontrés disposent de 8 à 23 jours d’avance quand les références sont de se situer entre 10 à 20 jours actuellement.

Recommandations et pistes de réflexion

La situation des pâtures est donc correcte, mais il y a tout de même 2 remarques :

  • La pousse de l’herbe est désormais importante chaque jour (voir notre bulletin de saison "Brin d'herbe") et les prochaines semaines la température va (certainement) s’améliorer. Cette croissance devrait donc se poursuivre voire s’amplifier. Il faut donc surveiller cela chez ceux qui disposent de beaucoup de jours d’avance en clôturant une partie des parcs les plus productifs pour la redonner progressivement plus tard, voire en s’orientant vers une fauche un peu plus tardive.
  • A l’inverse, certaines parcelles ont subi les conditions extrêmes de ces dernières années et sont désormais de très mauvaises qualités. Dans ces parcelles, il y a souvent peu de « jours d’avance » mais surtout, aucun espoir d’avoir une amélioration de la pousse de l’herbe au cours des prochaines semaines car elles sont envahies d’espèces indésirables telles que mouron, capselle, pissenlit, bouton d’or…. C’est une faible proportion des parcelles visitées mais leur situation amène à réfléchir : elles pourront être utiles pour « parquer » les animaux en période de sécheresse et éviter le surpâturage ailleurs, mais il pourra être intéressant d’y implanter d’autres espèces en fin d’été pour tenter de produire de la biomasse au cours de l’automne ou au printemps en y semant par exemple d’autres espèces de graminées et de légumineuses ou des céréales (triticale, seigle) ou des méteils.

 

 Exemple de parcelle à la pousse normale   Exemple de pâture où l'herbe ne repoussera pas 

 

Rendez-vous à noter autour de la sécurisation des systèmes fourragers notamment : 
Innov'Action Rallye Méteil le 1er juin à Limey et Armaucourt (cliquez sur le lien pour en savoir plus)