Vous êtes ici : Accueil > Actualités > Evénement "Mise à l'herbe des troupeaux"

Evénement "Mise à l'herbe des troupeaux"

Accéder aux flux rss de notre siteImprimer la page

Samedi 30 avril, le président Laurent Rouyer et les membres du Bureau de la Chambre d'agriculture ont donné rendez-vous au monde politique et à la presse pour vivre ensemble un temps fort de l'année agricole pour les agriculteurs et les troupeaux herbivores : la mise au pré pour la belle saison. L'occasion d'évoquer l'élevage, les enjeux du monde agricole, l'atout que constitue le modèle de polyculture-elevage pour y répondre en lien avec les attentes sociétales.

Le GAEC de la Planture à Domgermain (Pascal et Christine Garnier et leur fils) accueillaient les invités sur leur ferme.

QU'EST-CE QUE LA MISE A L'HERBE ? POURQUOI LES RUMINANTS VONT-ILS AU PRE ? 

L'importance de partager et de faire connaître le métier d'agriculteur et la réalité de l'agriculture de notre territoire vers le grand public et le monde politique

"La mise à l'herbe" est la sortie des vaches au pré pour la belle saison. Il s’agit d’un temps fort de l’année agricole pour les éleveurs, autant que pour les troupeaux qui retrouvent les pâtures. Cette étape marque définitivement la sortie de la période hivernale.

La mise au pré concerne les animaux ruminants : les bovins (vaches laitières, vaches allaitantes…), mais également  les moutons et les chèvres.

Les conditions favorables à la mise à l’herbe sont généralement réunies autour de la 2e quinzaine d’avril, en fonction des conditions climatiques et de la localisation des exploitations. Il est important qu’elle se fasse au bon moment. Trop tôt, le troupeau n’aurait pas suffisamment de nourriture et la prairie pourrait être abîmée, trop tard, l’herbe prendrait « le dessus » et ne serait qu’insuffisamment valorisée. Avant cette période, les animaux peuvent être mis au pré de manière ponctuelle pour le « déprimage » dès mois de mars et jusqu’à début avril, afin de permettre un redémarrage homogène de la pousse de l’herbe. 

L’arrivée des troupeaux dans les pâtures nécessite une bonne préparation. Les éleveurs surveillent la météo, scrutent l’état des prairies, la pousse de l’herbe. Ils contrôlent et remettent en état, clôtures, haies, abreuvoirs, vérifient les chemins menant aux pâtures lorsque c’est nécessaire. 
Ils déterminent également le chargement, à savoir le nombre d’animaux en fonction de la surface de chaque parcelle. Celui-ci évolue au fil de la saison. 
Enfin, ils « trient » les animaux en fonction de leur âge, rassemblent vaches et leurs veaux... et les préparent au changement d’alimentation (passage du foin ou de l’ensilage à l’herbe fraiche). Le jour J, calme et organisation sont de rigueur afin de limiter l’excitation des animaux.

Les troupeaux (vaches, moutons, chèvres…) resteront environ 6 mois en extérieur. Les agriculteurs iront chaque jour observer les animaux, vérifier qu’ils vont bien, que rien ne manque, les déplacer vers un autre pré lorsque cela est nécessaire.

LE PÂTURAGE TOUJOURS LARGEMENT RÉPANDU DANS LES CAMPAGNES

En Meurthe-et-Moselle, les prairies représentent plus d’un tiers des terres agricoles . Loin de l’image d’animaux toujours à l’étable, en France, l’herbe représente 60 % de la ration moyenne des ruminants et même 80 % de celle des bovins et ovins viande. Les prairies couvrent 13 millions d’hectares : 3 millions d’hectares de prairies semées et cultivées, dites temporaires et 10 millions d’hectares de prairies permanentes ou naturelles et de parcours.

Le pâturage est largement répandu dans les campagnes françaises. Près de 80 % des vaches laitières pâturent. Les ruminants sont adaptés à la vie en extérieur, même quand le thermomètre descend. L’hiver ils sont rentrés à l’étable prioritairement parce qu’il y a moins, voire pas d’herbe à brouter et pour éviter la dégradation des pâtures (leur principale source de nourriture), c’est également une sécurité supplémentaire pour la conduite du troupeau en période de vêlage.

LES PRAIRIES : ALLIÉES DE L’ÉQUILIBRE ÉCOLOGIQUE ET ENVIRONNEMENTAL DES TERRITOIRES

Entretien de paysages, puits de carbone, préservation de l'eau, biodiversité, les atouts sont nombreux

Le pâturage des herbivores permet d’entretenir des surfaces difficiles à cultiver tandis que les petits ruminants principalement (ovins, caprins) valorisent d’importantes surfaces de parcours plus ou moins boisées et à faible productivité. Ces surfaces d’herbe et de parcours sont reconnues pour leur intérêt écologique : non labourées, elles sont fertilisées principalement par les effluents des troupeaux et ne font pas ou peu l’objet de traitements phytosanitaires.

La qualité de l’eau est préservée par ces surfaces herbagères filtrantes. La « couverture » permanente par l’herbe qui reste présente toute l’année sur le sol, prévient également l’érosion en retenant les particules par ses racines. La prairie est par ailleurs reconnue comme un puits de carbone participant à la lutte contre le changement climatique avec des résultats se rapprochant de la forêt (le stockage moyen du carbone en zone tempérée dans les 30 premiers cm du sol est de 40 tonnes/ha sous les sols cultivés, 65 T/ha sous prairies et 70 T/ha sous forêts). 
Associée aux haies qui l’entourent, elle est propice à la biodiversité en offrant des habitats semi-naturels peu perturbés, adaptés à de nombreuses espèces floristiques et faunistiques et propice à la  biodiversité.
Le pâturage permet d’ailleurs de créer une hétérogénéité végétale favorable au développement d’une diversité d’espèces florales, propices aux pollinisateurs. Enfin, la fertilisation organique par les bouses nourrit le sol et les nombreux insectes scatophages (dont les bousiers) qui transforment ces déjections en engrais précieux et en matière organique pour le sol. Les prairies entretiennent la diversité des paysages

Des troupeaux "locavores" : une alimentation de proximité, équilibrée et à moindre coût pour l'exploitation, qui entretien le paysage

Faire paître les troupeaux favorise l’autonomie fourragère et protéique des exploitations agricoles. C’est une nourriture locale, 100% naturelle, adaptée aux vaches - et autres herbivores - et dont le coût est très réduit. Les exploitations sont plus autonomes et donc plus résilientes face aux aléas du coût des matières premières. Le pâturage participe également du bien-être animal.

LA POLYCULTURE-ELEVAGE, UN MODELE A PRESERVER SUR NOTRE TERRITOIRE

Le modèle de ferme "familiale" en polyculture-élevage, typique du territoire meurthe-et-mosellan et dont le GAEC de la Planture a Domgermain est représentatif a des atouts face aux défis de l'agriculture aujourd'hui et est adapté au territoire. Le préserver fait partie des enjeux qu'accompagne la Chambre d'agriculture de Meurthe-et-Moselle, notamment au travers de son action pour favoriser le renouvellement des générations en agriculture, mais aussi grâce à son conseil aux agriculteurs.

Le GAEC de la Planture, membre des réseaux d'élevage Inosys est un exemple intéressant d'exploitation en polyculture-élevage, qui a su adapter son modèle aux ressources disponibles pour une gestion résiliente en privilégiant son autonomie fourragère grâce à un troupeau de taille adapté qui valorise pleinement ses prairies permanentes, lesquelles constituent une large part de la SAU.

Pour en savoir plus sur le GAEC de la Planture et les réseaux d'élevage

 

Mise à l'herbe 2022 Discours Laurent Rouyer, la famille Garnier et les élus 

La famille Garnier et son troupeau